Description

Le Bell D-35 était un bombardier-intercepteur à propulsion par fusée proposé en 1946. Le Bell D-35 a été conçu pour contrer la menace que représentaient les bombardiers soviétiques à capacité nucléaire après la Seconde Guerre mondiale.

Le Bell D-35 a été conçu comme un bombardier-intercepteur potentiel pour les forces aériennes de l’armée américaine (USAAF) vers la fin de la Seconde Guerre mondiale (1939-1945). Après le démantèlement des machines de guerre italiennes, allemandes et japonaises, les États-Unis devaient désormais se concentrer sur la dissuasion et la défense de l’espace aérien contre la menace soviétique à l’Est. Plusieurs concours de conception ont été organisés en 1945 pour trouver la solution idéale, ce qui a donné naissance au D-35, finalement abandonné.

L’USAAF avait besoin d’un intercepteur capable d’atteindre une vitesse de 700 miles/heure, en obtenant des performances supersoniques à court terme grâce à sa conception aérodynamique et à son moteur. Cet avion serait capable de voler à plus de 50 000 mètres d’altitude pour faire face à la menace, et sa vitesse ascensionnelle lui permettrait d’atteindre cette altitude en seulement quatre minutes à pleine puissance. Conformément à la tradition de l’USAAF en temps de guerre, l’armement proposé serait centré sur des mitrailleuses multiples, en l’occurrence 4 Browning lourds de 12,7 mm refroidis par air.

Bell était l’une des six sociétés ayant répondu à cette demande, rejoignant les concurrents Consolidated Vultee, Douglas, North American, Northrop et Republic Aviation.

Comme la technologie des turboréacteurs de l’époque ne permettait pas d’obtenir la poussée, la puissance et la vitesse nécessaires pour faire monter l’avion en altitude à vitesse élevée, il a été décidé qu’un moteur-fusée serait le mieux adapté à cette exigence. Pour la soumission de Bell, cela incluait une paire de deux boosters de fusée pour une performance maximale réglée pour produire 12 000 livres.

Le projet de Bell d’octobre 1945 était centré sur un plan d’aile delta (flèche de 45 degrés le long des bords d’attaque) avec un cockpit monoplace au-dessus du nez et des empennages verticaux à chaque extrémité de l’aile. Les avions principaux étaient montés en épaulement le long des côtés du fuselage, le système de propulsion étant enfoui à l’intérieur. L’échappement se faisait par une ouverture circulaire à l’arrière du fuselage, entre les deux bords de fuite de l’avion principal. Les quatre mitrailleuses devaient être installées sous le nez, sous le plancher du cockpit, pour donner à l’avion un punch offensif approprié contre les bombardiers ennemis.

Comme d’autres développements de l’époque basés sur des fusées, la proposition de Bell devait être lancée de manière non conventionnelle, très probablement par un rail de lancement avec son propre moteur d’appoint. Cela est supposé car seule une paire de jambes de train d’atterrissage principal était prévue pour les actions au sol, ainsi que des patins ajoutés à chaque ailette de bout d’aile pour permettre à l’avion d’atterrir dans un champ ouvert sous son propre poids et sa propre traînée.

Tel qu’il a été conçu, le chasseur devait avoir une longueur totale de 28 pieds, une envergure de 26,5 pieds et un poids brut de près de 17 000 livres, qui atteignait 29 100 livres à pleine charge.

Malgré le travail accompli, le D-35 n’a pas dépassé le stade de l’ébauche, les besoins s’orientant vers les propositions de Consolidated Vultee et de Republic Aviation, laissant le D-35 sans autre objectif. Les deux avions à réaction issus de cette décision furent le Republic XP-91/XF-91 et le CONVAIR XP-92, tous deux détaillés ailleurs sur ce site.

Retrouvez la liste des avions expérimentaux